Les Echos a publié récemment un article sur le sujet de Brexit et l’incertitude crée dans le terrain de l’investissement étrangère depuis 2016. Malgré cela, les sociétés françaises cherchent proactivement toujours les opportunités d’investissement au Royaume-Uni.
Brexit : malgré l'incertitude, les entreprises françaises prennent pied outre-Manche
Malgré la tempête du Brexit et la date butoir du 31 octobre, les affaires continuent. Pendant que les rebondissements se succèdent sur une éventuelle sortie avec accord, les entreprises françaises poursuivent leurs acquisitions outre-Manche. Voire même les renforcent. Sarah Rees, qui dirige le cabinet Beaumonde Consulting, spécialisée dans les fusions-acquisitions à Londres, vient de clore une opération pour une entreprise française d'ameublement, désireuse d'acquérir une base logistique outre-Manche. « L'entreprise s'inquiétait des frais de douane et des complexités liées au transport de ses meubles, elle voulait une base arrière au Royaume-Uni pour assurer le stockage » rapporte celle qui boucle 5 à 6 opérations de rachat (d'un maximum de 20 millions d'euros) par an pour des entreprises françaises.
Les PME, qui craignent le plus souvent l'impact du Brexit sur leurs transports de marchandises ou sur leur niveau d'activité, cherchent à avoir une filiale ou un pied outre-Manche. Beaumonde finalise une acquisition pour un fabriquant tricolore d'équipements de cuisine. « Cela fait cinq ans qu'il cherche, et son directeur financier s'est réjoui d'un prix d'acquisition beaucoup plus intéressant aujourd'hui », décrit Sarah Rees. Car la baisse de la livre sterling a aussi rendu les cibles britanniques plus attractives.
Euler Hermes estime que, depuis 2016, la livre s'est dépréciée de plus de 20 %. Jean-Matthieu Biseau, président d'Opteven, courtier d'assurances dans le domaine des véhicules d'occasion, ne dit pas autre chose, évoquant une « bonne affaire » lors de son rachat cet automne du britannique WMS Group.
Prises de contrôle
Après un certain gel des transactions pendant les deux années qui ont suivi le vote du Brexit en 2016, les entreprises semblent avoir quitté cette position d'attentisme. « Comme tout le monde ici dans ce secteur, nous avions perdu des deals après le vote, mais ils ont repris depuis un an », indique Sarah Rees. En réalité, tandis que le Brexit a poussé les entreprises britanniques à se consolider sur leur marché domestique, les prises de contrôles de firmes britanniques par des entreprises étrangères se sont multipliées.
D'après le Bureau des statistiques nationales du Royaume-Uni, la valeur des opérations de fusion-acquisition faites par des entreprises étrangères est passée de 40,7 milliards d'euros en 2017 à 82,3 milliards d'euros en 2018 (comprenant la grosse opération de rachat du britannique Sky par l'américain Comcast). A l'inverse, la valeur des acquisitions faite par des entreprises britanniques à l'étranger a chuté de 89,7 milliards d'euros à 26 milliards.
Les Français ne font pas exception. Les opérations de rachat au Royaume-Uni ont été nombreuses ces derniers mois : Winncare, leader des solutions pour éviter la perte d'autonomie (60 millions d'euros de chiffre d'affaires) a racheté Mangar Health, Michelin a avalé le spécialiste du tapis roulant pour l'industrie Fenner, et Wavestone a fait main basse sur le cabinet de conseilcab digital Xceed Group. Cet automne, le spécialiste de la ventilation France Air a racheté Air Handling.
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